French Songs #10 : Fontaine & Areski






Je ne connais pas cet homme est le troisième album du tandem Brigitte Fontaine & Areski Belkacem. Tandem mis en évidence dès la couverture, Areski au djembé sur le recto, Fontaine assise, fumant une cigarette sur le verso. C'est produit en 1973 par Pierre Barouh / Saravah qui produira également Jacques Higelin puis Fred Poulet. 


Cet album de chansons est vraiment atypique, c'est l'avant-garde expérimentale française, ça fera bientôt parti du patrimoine culturel, c'est assez intimiste, souvent déjanté, parfois tribal ou généreusement orchestré. Jean Querlier apparait aux vents (sax, flûte, hautbois) sur une tonalité vraiment jazz et un petit ensemble de cordes non crédité … joue sur 3 morceaux. Antoine Duhammel a écrit les arrangements et ça sonne plutôt "contemporain", nappes dérangeantes et cris stridents peuvent vous surprendre.

Pour les textes je vous laisse seul juge, j'aime bien la variété de narration c'est chanté, parlé, conté, toujours décalé voir franchement allumé et puis on ne se lasse jamais du titre "C'est normal". La copie est loin d'être parfaite mais vous aurez un bon aperçu et peut être l'envie par la suite de l'acheter car je crois que Savarah a réédité quelques disques de cette époque.




Mangedisc a faim


Samedi 9 avril, branle-bas de combat !
Il est 5h du mat', tout le monde en voiture direction Utrecht - Netherlands. Une pause café "syndicale" pour notre conducteur qui se précipite sur les croissants qui ne manquent pas de beurre, (c'est assez rare pour être précisé en Wallonie). A côté de nous, la promo sur la Jupiler MAXI format et l'accent de la caissière nous indique que la Hollande n'est plus très loin.

9h30, sur la ring A2, direction Jaarbeurs, la record fair est proche mais un crochet par Utrecht Centrum s'impose.


11h, enfin sur place.
Nous traversons trois grands halls de brocante avant d'arriver sur la scène du crime. Petites bouffées délirantes, perte d'orientation et léger vertige face au nombre d'exposants et de disques. Quelques sourires sont échangés puis un simple "rendez-vous dans 2 heures" suffit pour ouvrir la chasse.


Pour commencer, un repérage s'impose, la section "Black Music" est énorme, il va donc falloir être méthodique. Pour notre troisième année, nous avons tous préparé un plan des stands avec la liste des exposants susceptibles de nous intéresser ce qui est encore insuffisant malgré l'écrémage sur les 500 de départ.


13h30, première pause après avoir brassé quelques centaines de disques. La bière salvatrice accompagne le debrief : c'est cher ! plus cher que les années passées ... et par conséquent les besaces sont encore vides ou presque. Le temps est précieux, plus que 4 heures pour trouver les pépites phonographiques qui ont motivé ce voyage. La chasse reprend.

17h45, les stands se couvrent, les besaces ont pris du volume mais certaines attentes ne sont pas récompensées* (voir détail ci-dessous) Pour nous, la record fair c'est fini mais pour les retardataires et les plus motivés, 2nd round demain. Nous prenons la route pour Aalsmeer - Amsterdam où nous découvrons la bonne surprise : une terrasse au soleil devant un petit chalet de bois. L'apéro s'impose et nous en profitons pour sortir les trophées de chasse.



19h30, Direction Amsterdam Centrum. L'unique galère du weekend commence là : c'est impossible de se garer en ville. Il reste l'option du parking 5€ de l'heure ... tant pis, pas le choix.
C'est parti pour une longue ballade, petites pauses pour rassasier les appétits puis il fallait bien se perdre une fois... Qu'est ce que c'est ? Red Light District, ça me dit quelque chose ... 
Pour le coup, c'est plus des cabines d'essayage, avec double-vitrage, rideau moelleux et radiateur intégré. Ne pas oublier les hordes de mâles à la la queue leu-leu et bien évidemment les hôtesses aguicheuses.

en plus ça bouge


Minuit, voilà 20 heures que nous sommes debout, 8 heures que nous piétinons et 6 heures passées en voiture, nous sommes explosés au moins pour toutes ces bonnes raisons. La mission record fair d'Utrecht est terminée, il reste encore la route du retour, simple formalité.

*Bilan :

             "j'ai trouvé un beau stand issu d'une collection personnelle, Rémi avait un beau stock de kompa, highlife, juju et j'en passe...
Dans ses bacs, j'ai trouvé également une bonne galette du Ghana, Gyedu Blay Ambolley, album Simigwa, bien funky avec des allusions à Sex Machine et un morceau soul en écoute, Toffie"
B.



            "Convention en demi-teinte... Pour une fois, je suis parti avec une liste précise et j'ai surement eu tendance à trop m'y cantonner car je n'ai ramené que quelques disques.
Cette liste créée comme un pense-bête est devenue de plus en plus obsessionnelle.
Au fil des jours, à force de la compléter et d'en parler avec d'autres personnes (dédicaces!), j'étais devenu certains de pouvoir tomber sur la majeure partie de ma sélection et d'avoir un moment, sur un stand, l'embarras du choix... "Embarras du choix" qui me posta plus d'une fois devant de grands dilemmes, notamment du aux achats regrettables effectués généralement en arrivant, où, aveuglé par l'euphorie d'une arrivée béate dans une convention fourmillantes de galettes, l'impression de ne jamais pouvoir tous les voir vous saisi et l'idée de passer inévitablement à côtés de tout ceux qu'on cherche vous hante au prix d'une dépense hésitante mais précoce. 
       J'ai donc sagement décidé d'être sage jusqu'au moment ou je trouverais le stand "qu'il me faut". D'habitude, je tombe toujours dessus trop tard, cette fois-ci je le trouverais.
Le seul reproche que je puisse faire à cette convention c'est de ne pas m'avoir offert cette opportunité. 
J'aurais pu repartir avec beaucoup plus de disques et un peu moins de frustration si j'avais acheté au coup par coup, sans penser au prochain stand.
Le fait de posséder une liste des stands restreinte et une "blacklist" semblait être la bonne attitude pour traquer au mieux les disques. En fait, non, ça m'a fait perdre du temps.
Au moment où je me décidais à retourner auprès des stands sur lesquels je n'avais retenu qu'un disque ou deux, le gong retentissait et les bâches se refermaient, pour 6 mois, devant mes poches pleines d'argent et mes yeux rougis.
Résidant aujourd'hui dans le 20ème, une inattendue floppée de Cannonball Adderley, un Johnny Guitar Watson parce que c'est mortel, que c'est une influence de Zappa (et que je n'ai pas trouvé mon Zappa, Rrrrr) et deux Hank Ballard sauvés in-extremis, originellement en bonne position sur la liste, eux.               
En dégustation ci-dessous, un fragment de l'album "Accent on Africa" de Cannonball Adderley, avec Axelrod derrière les machines."
R.




       "Pour ma part, cette convention a comblé toutes mes attentes. 
Parti avec principal objectif de trouver des disques intéressants (ce qui veut dire en bon état, pas trop cher!) du groupe béninois T.P. Polyrythmo, je fus servis et ce au-travers de rencontres. 
     Quelques minutes passées dans les bacs d'un disquaire soigneusement sélectionné et la platine portable fait l'interprète. Pas trop dur, mon interlocuteur parle français et me dit qu'il s'appelle Florent Mazzoleni... Ce nom me dit quelque chose! Ca me revient, c'est l'auteur de mon livre de chevet du moment sur la musique africaine. Une heure et des dizaines de disques plus tard, je n'en garde finalement que deux et je continue d'un pas léger. Après une multitude de bacs infructueux, j'entends crier mon prénom!? Nico, un indépendant rencontré il y a des années à Paris, tient le stand d'à-coté. Spécialiste du bon vinyle et du juste prix il ne pouvait pas mieux tomber. 2ème choix sur ma liste : André-Marie Tala, et bien c'est chose faite! 2-3 vinyles de plus, je quitte Nico et sa chaleureuse hospitalité pour finir mes fonds de poches ici et là. Mission accomplie!"
         En écoute "Saya" tiré du lp "tu m'as menti."
Y.


Classic Hip Hop #2 : Del The Funky Homosapien / No need for alarm

"Il y a des claques qui s'perdent!"
No Need for Alarm est plutôt du genre claque qui ne s'égarera jamais.
Cet album est le deuxième de monsieur Teren Delvon Jones aka Del The Funky Homosapien, cousin de Ice cube, fondateur du collectif Hieroglyphics, originaire d'Oakland CA , dont vous avez forcément un jour ou l'autre entendu le flow rugueux et atypique, au détour d'une sélection Mangedisc ou encore via le tube ultra-planetaire de Gorillaz "Clint Eastwood". Et oui, le couplet rappé démoniaque de ce track, c'est lui!
De sa discographie délirante, vous aurez le devoir d'écouter Deltron 3030, album concept où Del nous emmène dans un futur lointain, entre dictature fasciste et extraterrestres menaçant, produit par Dan the Automator (à qui l'on doit, entre autres la production du premier album de ... Gorillaz, tiens tiens!).
On peut être originaire de Californie, avoir des liens familiaux avec un des pionniers du gangsta-rap sans pour autant faire du G-funk!
No need for Alarm en est le plus parfait exemple. Produit en majeure partie par le noyau dur du crew Hieroglyphics -A+, Domino, Toure et Del himself-
cet opus est le fruit d'une rencontre bienvenue entre le Boom-bap New-yorkais et la Chronic californienne.
Des breaks de batteries organiques, des basses angoissantes, des violons torturés, la construction de beats via Sp-1200 est rigoureuse comme un label AOC. L'un des meilleurs exemples de la plus pure époque du Hip-hop américain (à mon sens), celui qui se voulait subversif, récréatif, mais qui n'avait pas pour but de se cantonner aux auditeurs du hood, ni de se plier au formatage MTV, nouvelle norme en devenir.
Qu'il nous emmène dans ses pérégrinations quotidiennes, qu'il raille les autres rappeurs ou les pouffiasses ("Boo-boo heads, I want U dead!"), qu'il invite sa famille pour le modèle du genre "No more Worries", Del s'adapte et rebondit sur chaques instrus.
De toute manière, dès le 2ème track, "Catch a bad one", il lance en guise de rappel -People have the memory lost, they don't remember I'm the boss"
Maintenant, vous êtes prévenu!  
                                                                                                                                 
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Caraïbes #1: Kassav' / Love and ka dance

Quoi de mieux que le premier LP de Kassav' pour commencer cette série caribéenne?oubliez vos préjugés,nous avons affaire ici à une sorte de concept album.
Le disque est produit à New-York chez les haïtiens de Tabou Combo,autrement dit l'un des groupes phare du kompa qui triomphe dans toutes les Caraïbes et même au-delà.Comme une rencontre qui se révèle être un passage de témoin.Cette connexion donnera naissance à la pierre angulaire du zouk mais surtout va engendrer le phénomène Kassav'.
En téléchargement 2 titres du vinyl original...ça craque un peu!
                                
                                                      A1 - africa                                          

                                                      A2 - don't be a fool

Classic Hip Hop #1: Blahzay Blahzay / blah-blah-blah

- Papa?? C'est quoi pour toi un "Classic Hip-hop"??
-J'attendais cette question depuis si longtemps, fils, previens ta mère, qu'elle ne nous somme pas de venir à table dans le vent, on descend à la cave,j'vais t'en mettre plein les oreilles du "classics hip-hop".
Tiens et puis prend la boite secrète de papa aussi, ca va nous mettre dans l'ambiance..

Mon fils n'a que 2 ans et demi et il est encore loin de me poser des questions de ce genre, même si il scotche souvent devant la collection de papa avec un air interrogatif.
Vivement 2025!
En attendant j'ai déjà beaucoup anticipé cette hypothétique future question. A coup sûr le premier album qui ressortira sera "Blah-blah-blah" de Blahzay Blahzay.
Blahzay Blahzay c'est un duo de producteurs de Brooklyn qui n'a, à ce jour, sorti qu'un seul album, en 96. Mais quel album!
Un duo composé de MC Out Loud et Dj PF Cuttin.  En 1996 comme en 2011, l'effet est le même, basé sur d'intemporelles instrus épurées et lourdes.
Un jour ou l'autre, vos oreilles ont sûrement entendu le titre Danger, décliné sur le LP en 2 versions
Je ne saurai trop recommander à vos oreilles de s'attarder également, en plus du reste, sur le titre Good cop Bad cop. On parle là d'une autre époque du Hiphop, une époque où un album Hiphop se devait d'avoir une couleur propre et non pas une suite sans queue ni tête de titres produits indifféremment par la floppée de producteurs hype du moment. Et la couleur de Blahzay², c'est la pure école New-yorkaise, celle qu'a du fréquenter DJ premier notamment tant la construction des beats semble similaire (Primo qui signa justement l'un des plus fameux remix du titre "Danger"...). Basse batterie et des petits sons loopés, hypnotisant à souhait.
Laissez à présent la voix de Out Loud vous embarquer, ne resistez pas, ca ne sert a rien de toute facon!
Un classique, selon l'expression rapportée à une oeuvre, est consacré dans l'admiration et fait autorité dans son genre. Accordez moi le fait qu'associer le terme de classique à cet album est purement subjectif, mais n'oubliez pas que le temps de cette chronique, vous êtes un peu mon fils, si vous ne souhaitez pas vous faire tirer les oreilles ou finir au coin, évitez de me contredire. Et écoutez donc cet album unique, ce "classic"!


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French Songs #9 : Compilation Christophe



Pop 60' ou torturée, Rock instrumental ou tentative prog, collages, electro et synthé...
50 ans de carrière condensé en 30 morceaux, c'est riche.
Seul conseil à suivre, se déplacer pour ses concerts. Christophe n'a pas peur de faire sortir une bonne partie de la salle en proposant un concert en trois actes... Un long set electro pour commencer avec ses morceaux les plus récents, expérimentaux. Il laisse la place à une deuxième partie en filiation avec Suicide : Zerkalo, seule en scène... (http://www.myspace.com/vzerkalo)
Nous nous retrouvons donc à 2 heures passées sans un tube et une bonne partie de la salle dehors ! Pour un artiste de "variété" c'est pas mal.
On finit donc conquis avec les Aline, Les paradis perdus, le dernier des Bevilaqua et consort dans une envolé nostalgique soutenue par une belle section cuivre, un duo basse-batterie à prendre au sérieux et un chanteur qui revêt, littéralement, son costume de chanteur populaire de la même manière qu'il quitte celui de Musicien : avec élégance et simplicité.

Playlist :

Avec des mots d’amour
Le temps de vivre
Cette vie là
Tu es folle
Goodbye, Je reviendrai
Excusez-moi Monsieur le professeur
La petite fille du troisième
Rock monsieur
The girl from Salina
That’s nothing
Red Mountain
Avec l’expression de mes sentiments distingués
Emporte-moi
Les paradis perdus
Ferber endormi
Le dernier des Bevilacqua
Le petit gars
Histoire de vous plaire
Un peu menteur
Le beau bizarre
Agitation
Saute du scooter
Il faut oser le faire
Souvenirs
Les jours ou rien ne va
Voix sans issue
Rencontre à L’as Vegas
J’aime l’ennui
Nuage d’or
Interview