Classic Hip Hop #6 : Redman / Muddy Waters


 Attention, la chronique qui va suivre ne sera absolument pas objective et adoptera par moment un ton proche de la groupie. L'auteur vous remercie de ne pas lui en tenir rigueur parce qu'après tout, c'est quand même lui qui décide.

Juillet 1996: il est 23h passé, c'est l'été, les vacances, le camping, les déambulations nocturne sur la plage avec la tribu, la belle vie quoi!
3 nanas sont assises sur le sable dans un coin, avec un poste à côté d'elles... Elles se marrent, ont l'air un peu éméchées;on s'invite comme des crevards, bien entendu.
Elles sont sympa et parlent beaucoup. Elles ont l'air mignonne dans la nuit, mais je m'en fous. Putain mais c'est quoi ce truc qu'elles écoutent depuis tout à l'heure??

-"ça?? Ben c'est Redman, tu connais pas??"

C'est moi ou elle me prend de haut, là??
Mais maintenant que je suis là depuis une demi-heure, à hocher la tête sur ces beats envoûtant, les tympans frappés par le flow original de Reggie Noble, j'me sens comme un con de ne pas connaitre effectivement. Alors que c'est qui, elle, pour l'avoir connu avant moi?? Pour oser me balancer mon impardonnable ignorance au visage, comme ça, avec son petit rictus désagréable.. Connasse, va!

Septembre 1996, c'est la rentrée, me voici décidé à prendre de bonnes résolutions: je ne veux plus rester un ignorant, je veux toute la discographie de Redman!!

Muddy Waters, le son écouté deux mois plus tôt, est donc le troisième album de la discographie du Monsieur, qui en comptera 3 supplémentaires pour sa carrière solo.
Assurément, c'est le meilleur! L'alliance parfaite du flow de Redman et des productions de Erick Sermon, maitre ès beats boueux et hypnotisant, à base de boucles de basses rondes et lourdes.

Cet album est un Hommage. Un hommage à Newark, le quartier d'origine du Mc, et à la vie qui va avec. Un hommage à ses influences musicales aussi : les emprunts à Rick James, Johnny Guitar Watson, The Isley Brothers ou encore Curtis Mayfield. Le titre de l'album est un hommage à l'artiste du même nom, la pochette est un hommage au film Léon, présentant le Funk Doctor sortant droit d'un marécage, assis dans cette pièce dont la décoration est réduite à un poste TV et une fleur de synthèse, le micro posé à portée de main, telle l'arme d'un tueur à gages.

Une bombe!

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