Mangedisc a faim


Samedi 9 avril, branle-bas de combat !
Il est 5h du mat', tout le monde en voiture direction Utrecht - Netherlands. Une pause café "syndicale" pour notre conducteur qui se précipite sur les croissants qui ne manquent pas de beurre, (c'est assez rare pour être précisé en Wallonie). A côté de nous, la promo sur la Jupiler MAXI format et l'accent de la caissière nous indique que la Hollande n'est plus très loin.

9h30, sur la ring A2, direction Jaarbeurs, la record fair est proche mais un crochet par Utrecht Centrum s'impose.


11h, enfin sur place.
Nous traversons trois grands halls de brocante avant d'arriver sur la scène du crime. Petites bouffées délirantes, perte d'orientation et léger vertige face au nombre d'exposants et de disques. Quelques sourires sont échangés puis un simple "rendez-vous dans 2 heures" suffit pour ouvrir la chasse.


Pour commencer, un repérage s'impose, la section "Black Music" est énorme, il va donc falloir être méthodique. Pour notre troisième année, nous avons tous préparé un plan des stands avec la liste des exposants susceptibles de nous intéresser ce qui est encore insuffisant malgré l'écrémage sur les 500 de départ.


13h30, première pause après avoir brassé quelques centaines de disques. La bière salvatrice accompagne le debrief : c'est cher ! plus cher que les années passées ... et par conséquent les besaces sont encore vides ou presque. Le temps est précieux, plus que 4 heures pour trouver les pépites phonographiques qui ont motivé ce voyage. La chasse reprend.

17h45, les stands se couvrent, les besaces ont pris du volume mais certaines attentes ne sont pas récompensées* (voir détail ci-dessous) Pour nous, la record fair c'est fini mais pour les retardataires et les plus motivés, 2nd round demain. Nous prenons la route pour Aalsmeer - Amsterdam où nous découvrons la bonne surprise : une terrasse au soleil devant un petit chalet de bois. L'apéro s'impose et nous en profitons pour sortir les trophées de chasse.



19h30, Direction Amsterdam Centrum. L'unique galère du weekend commence là : c'est impossible de se garer en ville. Il reste l'option du parking 5€ de l'heure ... tant pis, pas le choix.
C'est parti pour une longue ballade, petites pauses pour rassasier les appétits puis il fallait bien se perdre une fois... Qu'est ce que c'est ? Red Light District, ça me dit quelque chose ... 
Pour le coup, c'est plus des cabines d'essayage, avec double-vitrage, rideau moelleux et radiateur intégré. Ne pas oublier les hordes de mâles à la la queue leu-leu et bien évidemment les hôtesses aguicheuses.

en plus ça bouge


Minuit, voilà 20 heures que nous sommes debout, 8 heures que nous piétinons et 6 heures passées en voiture, nous sommes explosés au moins pour toutes ces bonnes raisons. La mission record fair d'Utrecht est terminée, il reste encore la route du retour, simple formalité.

*Bilan :

             "j'ai trouvé un beau stand issu d'une collection personnelle, Rémi avait un beau stock de kompa, highlife, juju et j'en passe...
Dans ses bacs, j'ai trouvé également une bonne galette du Ghana, Gyedu Blay Ambolley, album Simigwa, bien funky avec des allusions à Sex Machine et un morceau soul en écoute, Toffie"
B.



            "Convention en demi-teinte... Pour une fois, je suis parti avec une liste précise et j'ai surement eu tendance à trop m'y cantonner car je n'ai ramené que quelques disques.
Cette liste créée comme un pense-bête est devenue de plus en plus obsessionnelle.
Au fil des jours, à force de la compléter et d'en parler avec d'autres personnes (dédicaces!), j'étais devenu certains de pouvoir tomber sur la majeure partie de ma sélection et d'avoir un moment, sur un stand, l'embarras du choix... "Embarras du choix" qui me posta plus d'une fois devant de grands dilemmes, notamment du aux achats regrettables effectués généralement en arrivant, où, aveuglé par l'euphorie d'une arrivée béate dans une convention fourmillantes de galettes, l'impression de ne jamais pouvoir tous les voir vous saisi et l'idée de passer inévitablement à côtés de tout ceux qu'on cherche vous hante au prix d'une dépense hésitante mais précoce. 
       J'ai donc sagement décidé d'être sage jusqu'au moment ou je trouverais le stand "qu'il me faut". D'habitude, je tombe toujours dessus trop tard, cette fois-ci je le trouverais.
Le seul reproche que je puisse faire à cette convention c'est de ne pas m'avoir offert cette opportunité. 
J'aurais pu repartir avec beaucoup plus de disques et un peu moins de frustration si j'avais acheté au coup par coup, sans penser au prochain stand.
Le fait de posséder une liste des stands restreinte et une "blacklist" semblait être la bonne attitude pour traquer au mieux les disques. En fait, non, ça m'a fait perdre du temps.
Au moment où je me décidais à retourner auprès des stands sur lesquels je n'avais retenu qu'un disque ou deux, le gong retentissait et les bâches se refermaient, pour 6 mois, devant mes poches pleines d'argent et mes yeux rougis.
Résidant aujourd'hui dans le 20ème, une inattendue floppée de Cannonball Adderley, un Johnny Guitar Watson parce que c'est mortel, que c'est une influence de Zappa (et que je n'ai pas trouvé mon Zappa, Rrrrr) et deux Hank Ballard sauvés in-extremis, originellement en bonne position sur la liste, eux.               
En dégustation ci-dessous, un fragment de l'album "Accent on Africa" de Cannonball Adderley, avec Axelrod derrière les machines."
R.




       "Pour ma part, cette convention a comblé toutes mes attentes. 
Parti avec principal objectif de trouver des disques intéressants (ce qui veut dire en bon état, pas trop cher!) du groupe béninois T.P. Polyrythmo, je fus servis et ce au-travers de rencontres. 
     Quelques minutes passées dans les bacs d'un disquaire soigneusement sélectionné et la platine portable fait l'interprète. Pas trop dur, mon interlocuteur parle français et me dit qu'il s'appelle Florent Mazzoleni... Ce nom me dit quelque chose! Ca me revient, c'est l'auteur de mon livre de chevet du moment sur la musique africaine. Une heure et des dizaines de disques plus tard, je n'en garde finalement que deux et je continue d'un pas léger. Après une multitude de bacs infructueux, j'entends crier mon prénom!? Nico, un indépendant rencontré il y a des années à Paris, tient le stand d'à-coté. Spécialiste du bon vinyle et du juste prix il ne pouvait pas mieux tomber. 2ème choix sur ma liste : André-Marie Tala, et bien c'est chose faite! 2-3 vinyles de plus, je quitte Nico et sa chaleureuse hospitalité pour finir mes fonds de poches ici et là. Mission accomplie!"
         En écoute "Saya" tiré du lp "tu m'as menti."
Y.


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